Nouvelle image iconique du télescope Hubble pour ses 32 ans

Cinq galaxies qui vont entrer en collision observées par Hubble.

Nouvelle image iconique du télescope Hubble pour ses 32 ans
Hickson Compact Group 40. Crédit : ESA, NASA, Hubble

Le 24 avril, cela fera 32 ans déjà que le télescope spatial Hubble était lancé et placé en orbite autour de la Terre, à quelque 400 kilomètres d’altitude. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et près de 20 000 articles scientifiques ont été publiés à partir de ses observations. En trois décennies, le vétéran des télescopes spatiaux a réalisé 1,5 million d’observations de quelque 50 000 objets cosmiques différents, rappelle la NASA. Dans un Univers aussi immense, c’est impressionnant, mais ce n’en est qu’une partie, d’autant plus que beaucoup d’entre eux sont près de chez nous et font partie d’une seule galaxie, la Voie lactée où nous vivons.

Dans quelques semaines, cela va être le tour de James-Webb de nous émerveiller et bien sûr de nous instruire, par sa vision perçante dans l’infrarouge, sur de lointains objets cosmiques, liés à la naissance des galaxies, ou encore des planètes à sonder dans d’autres systèmes. Hubble ne sera pas mis au chômage pour autant : tant qu’il va bien et que tous ses instruments fonctionnent sans soucis, sa mission continuera.

Les cinq galaxies du Hickson Compact Group 40 observées par Hubble. Crédit : NASA, ESA, Hubble

Un groupe compact de galaxies

Pour marquer, comme chaque année, l’anniversaire de son lancement, la NASA et l’ESA ont pris l’habitude de le pointer sur un objet aussi scientifiquement intéressant que beau. L’image iconique choisie, et qui restera, est un groupe compact de galaxies appelé… Hickson Compact Group 40. Il se compose de cinq galaxies dominantes liées entre elles gravitationnellement et qui, sous l’influence de la matière noire (toujours indétectable), poursuivent inexorablement leurs chutes l’une sur l’autre. Les astronomes estiment que les cinq — trois spirales, une elliptique et lenticulaire — ne formeront plus qu’une seule et même galaxie géante elliptique dans environ un milliard d’années. Un processus qui se déroule relativement lentement, dans une danse acrobatique que nous ne pourrons pas suivre jusqu’au dénouement qui les noue ensemble.

Cette belle mêlée de galaxies tiendrait dans un espace d’environ 200 000 années-lumière, soit près de deux fois la Voie lactée, explique l’ESA. L’ensemble est donc déjà très ramassé et leurs approches mutuelles a commencé il y a des centaines de millions d’années. Aussi vertigineux que cela puisse paraître, cela se produit dans de multiples recoins de l’Univers. De tels croisements et fusions étaient encore plus courants dans la jeunesse de l’Univers.

Cette image composite dans le visible permet de distinguer les halos peuples de milliards d’étoiles, et les structures qui font leurs squelettes comme des bras spiraux noircis par les poussières interstellaires. Les cœurs des galaxies sont jaunis par la masse de populations d’étoiles vieillissantes et cachent en leur sein des trous noirs supermassifs de plusieurs millions ou milliards de masses stellaires, comme le suggèrent les lueurs radio compactes détectées. La rencontre de ces galaxies provoque également des poussées de naissance d’étoiles.,, dans les régions qui subissent le plus de pressions.

Les images iconiques d’Hubble qui nous régalent chaque année par leurs beautés ont le mérite d’exister pour ce qu’elles dévoilent de l’Univers au grand public, initié ou non.