Les poussées de fièvre de la comète Leonard en photos

Les plus photos de la "comète de Noël".

Les poussées de fièvre de la comète Leonard en photos
Crédit : Rolando Ligustri (CARA Project, CAST) and Lukas Demetz, APOD (NASA)

Devenue visible à l’œil nu dans le ciel du matin de l’hémisphère nord, puis du soir mi-décembre, la comète Leonard, surnommée « la comète de Noël », continue de nous éblouir et de nous émerveiller en cette fin d’année 2021. Rappelons que peu après son passage dans les parages de la Terre (35 millions de kilomètres) le 12 décembre, il était possible de la distinguer au crépuscule, depuis la France, à travers une lunette ou une paire de jumelles. Le 17 décembre, elle passait très près de Vénus (4,2 millions de kilomètres), et vu de la Terre, on l’a voyait s’afficher le soir en dessous de l’étincelante planète de l’Amour, avant qu’elle ne s’éloigne vers des constellations australes.

Ainsi, la comète poursuit-elle son voyage vers le point de son orbite le plus proche du Soleil qu’elle atteindra le 3 janvier 2022. Et après ? C/2021 A1 (Leonard) va gagner à toute vitesse les frontières du Système solaire pour entrer dans quelques milliers d’années, dans l’espace interstellaire, et voguer vers d’autres étoiles…

Imprévisibles comètes

Les comètes ont la réputation d’être imprévisibles et bien sûr, C/2021 A1, qui est résolument la plus brillante de l’année, n’y échappe pas. Dans la douceur du Système solaire interne où elle croise actuellement, son noyau de glace est en train de subir les conditions insoutenables qui règnent dans l’environnement proche de notre Étoile.

La comète Leonard a la fièvre et cela se voit depuis la Terre. Celles et ceux qui vivent (ou séjournent) dans l’hémisphère austral ou aux basses latitudes boréales peuvent jouir encore pleinement du spectacle de ses turbulences. Beaucoup d’astronomes amateurs et de curieux sortent le soir l’admirer qui aux Canaries (ou d’autres sites à la même latitude), qui en Afrique, Arabie, l’Inde, l’Amérique centrale ou du sud. Beaucoup la photographient dans des endroits dépouillés de pollution lumineuse ou même de chez eux, en Europe ou en Amérique du Nord, via des télescopes qu’ils ont installés à distance, notamment en Namibie, dans le désert de l’Atacama, en Australie, etc.

Des centaines de photos déferlent sur les réseaux sociaux ou des sites spécialisés, beaucoup d’astronomes la suivent de près, dévoilant soir après soir, sa longue, très longue chevelure qui ondule dans le vent solaire. Cela change d’une nuit à l’autre, comme vous pouvez le découvrir. Des éruptions, des turbulences, des modifications de son noyau transforment ses queues tentaculaires de gaz et de poussière ; les accros sont visibles, les chocs forment des nodules dans les fils qui s’étirent. La tête de la comète luit, son front est vert. Tout cela ressemble à une méduse à crinière de lion, je trouve, une créature des mers magnifique possédant des tentacules, pareils à des fils, longs de plusieurs dizaines de mètres, ce qui en fait le plus grand animal vivant sur Terre.

Je vous laisse admirer ces photos splendides prises, pour plusieurs d’entre elles, par des passionnés fous de comètes, habitués depuis de longues années à chasser et photographier des comètes pour nous livrer leurs beautés incandescentes et furtives. Venant des profondeurs glacées de notre Système solaire, la comète Leonard court vers son nouveau destin interstellaire.