On n'avait jamais vu de tache solaire avec autant de détails

Image stupéfiante d'une tache solaire. Les détails sont à couper le souffle.

On n'avait jamais vu de tache solaire avec autant de détails

Le futur plus grand télescope solaire du monde Daniel K. Inouye, de quatre mètres de diamètre, a dévoilé le 3 décembre sa première image d’une tache sombre à la surface du Soleil. Comme vous pouvez le constater, le résultat est à couper le souffle, livrant un avant-goût des capacités de la suite d’instrument qui seront bientôt pleinement opérationnelles.

C’est bien simple, on n’avait jamais vu d’image aussi détaillée de la surface du Soleil avant celles du télescope Inouye, développé par la NSF (National Science Foundation), au milieu de Pacifique, sur le Haleakalā, à Hawaï. Le résultat est inouï, stupéfiant. Déjà, celles révélées il y a presque un an d’un détail de la photosphère (la surface visible du Soleil) avaient sidéré toute la planète, il ne fait absolument aucun doute que tous les clichés pris ces prochaines années alors qu’un nouveau cycle d’activité commence, vont faire sensation.

Les granules (les cellules convectives qui entourent la tache) ont chacun une taille équivalente à la France. Les détails sur cette image sont stupéfiants ! Crédit : NSO, AURA, NSF

Comme un air de tournesol

La tache solaire que nous voyons ici avec un niveau de détails sans précédent mesure environ 16 000 kilomètres de diamètre. Elle était présente sur la face de notre étoile orientée vers la Terre il y a quelques mois, le 28 janvier 2020, soit peu de temps après l’entrée dans le cycle 25 du Soleil. Bien qu’elle soit beaucoup plus grande que notre planète, cette région active est somme toute de petite taille, relativement aux groupes majeurs qui maculent le Soleil à son maximum d’activité (signalons que celles de ces dernières semaines sont plus vastes et nombreuses).

Les granules à la surface du Soleil, le 12 décembre 2019. Crédit : NSO, AURA, NSF

Ce que l’on voit fait immédiatement penser à une fleur, et même plus précisément à un tournesol, en raison des tons jaunes qui dominent. Le cœur de la tache n’est pas noir, mais juste de couleur plus sombre que tout ce qui l’entoure, en raison de températures inférieures à la moyenne qui règne en surface. Le phénomène est provoqué par les lignes de champ magnétique qui s’engouffrent à cet endroit, plongeant sous la surface. Ce qui crée les pétales de la fleur, une région nommée « pénombre » par les astronomes.

La résolution de l’image nous permet ici de découvrir l’intérieur de la tache solaire, innervée par le champ magnétique intense. « L’image des taches solaires atteint une résolution spatiale environ 2,5 fois plus élevée qu’il n’a jamais été fait auparavant, montrant des structures magnétiques aussi petites que 20 kilomètres à la surface du Soleil » a expliqué Thomas Rimmele qui dirige l’observatoire.

Présentation du télescope solaire Inouye. Crédit : NSO, AURA, NSF