Uranus comme vous ne l’avez jamais vu sur cette image du télescope James-Webb

Après Neptune, le télescope James-Webb dévoile une image de l’autre géante de glace du Système solaire, Uranus. Sa vue perçante montre les anneaux qui la couronne, plusieurs de ses lunes et des nuages à sa surface.

Uranus comme vous ne l’avez jamais vu sur cette image du télescope James-Webb

La géante de glace Uranus brille dans l’œil du télescope spatial James-Webb. Elle, pourtant si lointaine et impossible à voir à l’œil nu depuis la Terre — et à peine dans un télescope amateur —, se dévoile comme en globe presque étincelant, d’un blanc vif jusqu’à un bleu azurin dans les mêmes teintes qu’un ciel radieux en été. Sur cette image, la septième et avant-dernière planète du Système solaire, nous fait face, son pôle nord pointé vers nous, et une partie de ses anneaux de glaces — dont les plus délicats et timides que seuls avaient imagé auparavant la sonde Voyager 2 en 1986, et le grand observatoire terrestre Keck —, qui la couronne sont distincts. C’est une Uranus que nous n’avons pas l’habitude de voir et d’admirer.

Dans l’espace, à un million et demi de kilomètres de la Terre, le télescope spatial doté d’un œil géant et d’instruments sensibles dans l’infrarouge, n’a pas de difficultés à nous montrer l’intimité de la géante gazeuse, corps céleste très proche pour lui au point de presque l’éblouir.

Uranus avec ses anneaux et des tempêtes visibles à sa surface dans l’hémisphère nord tournée actuellement vers le Soleil. Crédit : NASA, ESA, CSA, STScI et Joseph DePasquale (STScI)

Le système d’Uranus mis en lumière par James-Webb

La géante de glace, de la même taille quasiment que la suivante, Neptune (observée par Webb en 2022), a pour signe particulier d’avoir son axe de rotation perpendiculaire au plan des orbites des planètes. Ce qui signifie que ses deux pôles sont les régions les plus exposées au Soleil, alternativement, au cours d’une année uranienne longue de quelque 84 années terrestres. En ce moment, c’est son pôle nord qui bénéficie d’un ensoleillement croissant (c’est la fin du printemps et l’été commencera en 2028 dans son hémisphère nord), tout le contraire du pôle sud, complètement plongé dans les ténèbres pour encore de nombreuses années.

L'anneau Zeta est l'un des plus fins et ténus qui couronne Uranus. Image annotée du télescope James-Webb. Crédit : NASA, ESA, CSA, STScI et Joseph DePasquale (STScI)

La caméra NIRCam met en évidence deux formations nuageuses dans l’atmosphère d’Uranus : l’une, dans la région polaire en bordure de la masse blanche et l’autre, proche du limbe de la planète, à gauche, qui brille d’une lueur chaude.

Au premier plan, Uranus, ses anneaux et ses lunes, le 6 février 2023, dans la constellation du Bélier à 1,8 milliard de kilomètres de la Terre. À l'arrière-plan, une multitude de glaxies éparpillées dans l'Univers à des dizaines ou des centaines de millions d’années-lumière. Crédit : NASA, ESA, CSA, STScI et Joseph DePasquale (STScI)

Uranus et les mondes qui l’entourent sont des sources très brillantes comme on peut s’en rendre compte sur la vue d’ensemble de son système qui contraste l’espace très sombre où apparaissent une multitude de galaxies — tellement plus éloignée qu’Uranus, au premier plan, qui n’était, ce jour-là, qu’à 1,8 milliard de kilomètres de la Terre. Autour de la planète bleu azur, il y a 27 lunes connues dont 11 sont ici visibles, surtout 5 d’entre elles qui brillent vigoureusement : Ariel, Titania, Miranda, Umbriel et Obéron.

Tout cela n’est que « la pointe de l'iceberg de ce que Webb peut faire en observant cette mystérieuse planète », prévient le communiqué de presse qui annonce que des « études supplémentaires sur Uranus sont en cours ».